L’organisation non-gouvernementale Amnesty International dans un communiqué de presse rendu public ce mardi 14 mai a fait le bilan des dernières manifestations post-électorales violemment réprimées par l’armée au Bénin. L’Ong chargée de la défense des droits de l’homme parle de 4 morts et de plusieurs blessés graves.
« Quatre morts par balles dont une mère de sept enfants; Des familles font face à des obstacles administratifs pour récupérer les
corps des victimes; Des manifestants blessés sont arrêtés et empêchés d’accéder aux soins », voilà le bilan présenté par l’ONG chargée de défense des droits de l’homme qui indique que la répression militaire de ces manifestations post-électorales surtout celles des 1er et 2 mai, a atteint des proportions inquiétantes au point où, des familles ont de difficultés à récupérer les corps de leurs proches tombés sous les balles des militaires.
« La répression a atteint des proportions inquiétantes au Bénin où quatre personnes ont été tuées lors des manifestations post-électorales, et les familles des victimes peinent à récupérer les corps du fait d’obstacles administratifs », révèle Amnesty International qui dénonce des arrestations arbitraires, même dans le rang des manifestants blessés.
» A Cotonou, la plus grande ville du pays, les forces de sécurité ont procédé à des arrestations arbitraires y compris un blessé grave. Des fouilles systématiques et des interrogatoires de simples passants sont également opérés dans le quartier Cadjéhoun où réside l’ancien président Yayi Boni »
Dans son communiqué de presse , Amnesty international pense que les droits de l’homme sont délibérément violés par les autorités béninoises dans le cadre de ces violences post-électorales.
« En multipliant les obstacles pour la récupération des corps par les familles des victimes, en arrêtant arbitrairement des personnes, y compris un blessé par balle, et en restreignant le passage dans le quartier de résidence d’un ancien président, les autorités béninoises ont fait le choix d’attaquer de front les droits humains plutôt que de les protéger…. Aucun blessé ne doit faire l’objet ou de détention alors qu’il est en train de recevoir des soins », a déclaré Samira Daoud, directrice régionale adjointe d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.
Amnesty international appelle les autorités béninoises à fournir expressément une assistance aux victimes des violences.
« Les autorités doivent prendre de toute urgence des mesures pour fournir toute assistance nécessaire aux victimes des violences. », souligne l’ONG qui exige que des enquêtes approfondies et impartiales soient faites à propos des personnes tués et blessés dans le cadre de ces manifestations post-électorales.
« L’usage excessif de la force est contraire à l’exercice du droit de manifester tel que reconnu par la constitution béninoise et le droit international. Les autorités doivent veiller à ce que des enquêtes approfondies et impartiales soient menées sans délai au sujet des personnes tuées par arme à feu et des blessés. Elles doivent aussi s’abstenir de déployer des militaires dans des opérations de maintien de l’ordre public. », indique Amnesty international dans son communiqué.
B.N