Le Bénin lève enfin le blocus imposé au niveau du port de Sèmè sur l’exportation du brut nigérérien. Grâce à la médiation de la Chine, exploitante principale de l’or noir du Niger, qui a dépêché dans la foulée ses émissaires à Cotonou, le Bénin a autorisé le chargement des premiers barils de brut nigérien sur un premier navire chinois accosté depuis quelques jours dans les eaux maritimes béninoises.
Pour le ministre béninois des Mines, Samou Séibou Adambi lors de la conférence de presse avec la partie chinoise, cette levée de blocus n’est pas une caution « aux comportements du Niger ». Elle est, martèle t-il » ponctuelle et provisoire » en attendant que les autorités nigériennes revoient leur copie.
_ »Il est important de noter que cette autorisation ponctuelle et provisoire…ne saurait être érigée en règle de conduite pour l’exploitation normale du pipeline qui doit se faire dans un cadre normal de relation entre États »_, a indiqué avec fermeté le ministre béninois des Mines.
De l’origine de la crise
La firme d’État chinoise, la China National Petroleum Corporation a en effet signé avec le Niger un accord d’exploitation et de commercialisation du pétrole nigérien qui doit transiter par le Bénin à la mer à travers un oléoduc long de près 2000 kilomètres.
Le 6 mai dernier, la société chinoise était prête à embarquer sur ces navires, les premiers barils de brut acheminé des champs pétroliers d’Agadem, dans l’est du Niger, quand le Bénin contre tout attente a imposé son blocus.
Depuis lors, les relations déjà très tendues entre le Bénin et la junte nigérienne au pouvoir depuis le coup d’État du 26 juillet 23 qui a renversé le Président Mohamed Bazoum, s’est envenimées. Le Niger garde en effet dent contre le Bénin parce que selon lui, il abriterait aux fins d’une hypothétique attaque contre lui, une base militaire française et surtout pour lui avoir fermé ses frontières en application aux sanctions de la CEDEAO. Des sanctions levées le 24 février 2024 qui a amené le Bénin à rouvrir ses frontières avec son voisin du nord qui intransigeant, a maintenu les siennes fermées.
Au sujet du blocus imposé par le Bénin sur l’exportation de son pétrole, le Niger accuse le pouvoir Talon d’avoir violé les accords du projet Pipeline. Une accusation que rejette le Bénin. Pour le président béninois Patrice Talon, la balle est dans le camp des autorités nigériennes. Le 8 mai dernier, il a d’ailleurs appelé ces dernières à rouvrir la frontière terrestre si elles veulent voir le pétrole du Niger être exporté via les eaux béninoises.
Selon les informations, la délégation chinoise qui a pu obtenir à Cotonou la levée provisoire du blocus sur l’exportation du brut nigérien par les eaux maritimes béninoise, devrait se rendre aussi à Niamey pour tenter de faire entendre raison les autorités nigériennes.
Brieux Noureni