Emmanuel Macron a décidé de restituer « sans tarder » 26 œuvres d’art du Bénin, des prises de guerre de l’armée française en 1892, a annoncé vendredi l’Elysée, après la remise d’un rapport sur la restitution par la France d’œuvres d’art africain.
Le chef de l’Etat, qui s’était engagé l’an dernier à étudier ces restitutions, propose aussi de « réunir à Paris au premier trimestre 2019 l’ensemble des partenaires africains et européens » pour définir le cadre d’une « politique d’échanges » d’oeuvres d’art.
Pour l’Elysée, la restitution des œuvres béninoises ne doit pas constituer un cas isolé ni purement symbolique. Le chef de l’Etat « souhaite que toutes les formes possibles de circulation de ces œuvres soient considérées: restitutions, mais aussi expositions, échanges, prêts, dépôts, coopérations », indique l’Elysée.
Pour la directrice de la Fondation Zinsou « c’est une façon de récupérer une partie de notre histoire » parce qu’il est « essentiel que la jeunesse africaine ait accès à son patrimoine ». Elle souhaite que la restitution de ces patrimoines pillés par le colonisateur français soit effective dans les cinq prochaines années parce que cette question, est devenue un enjeu national.
« Je veux que d’ici cinq ans, les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain à l’Afrique » a déclaré la fille de l’ancien premier ministre béninois Lionel Zinsou.
Alors qu’elle souhaite le retour de ces patrimoines en Afrique, la béninoise ne manque pas de rappeler que son opinion n’est pas partagée par ses compatriotes dont certains artistes. Elle indique par exemple, que l’artiste Romuald Hazoumè trouve que les béninois ne sauront pas s’occuper de ces œuvres
Avec Claude Jean Messi