Le gouvernement béninois a reconnu pour la première fois la mort de citoyens lors des manifestations post- électorales, surtout celles des 1er et 2 mai à Cotonou réprimées dans le sang par l’armée. L’aveu est venu du président béninois Patrice Talon lui-même. En effet, dans un discours d’apaisement ce lundi 20 mai à propos de la tension sociopolitique qui prévaut dans le pays, le président béninois a rendu de façon sobre un hommage aux citoyens tombés sous les balles des militaires.
Alors que l’opposition et plusieurs organismes internationaux ont dénoncé la répression sanglante des manifestations post -électorales de ces derniers jours avec à la clé, des citoyens tombés sous les balles des militaires ( 4 à 9 morts), le gouvernement béninois de son côté, ne s’est jamais prononcé officiellement pour reconnaître ces exactions. Bien au contraire, selon l’Ong Amnesty International, des familles ont de difficultés à récupérer les corps de leurs proches, confisqués sur instructions du pouvoir.
Comme pour se racheter, le président Patrice Talon dans son discours à la nation ce lundi 20 mai, a fait cas de façon laconique des pertes en vies humaines enregistrées lors de ces récentes manifestations post -électorales (aucun chiffre avancé). Le président béninois a exprimé sa tristesse et présenté sa compassion aux familles éplorées.
« C’est le lieu pour moi, au nom de la nation tout entière, de déplorer que pour une controverse parmi tant d’autres, pour quelques frustrations inhérentes à la vie en communauté et aux mutations profondes, nous ayons pu en arriver à une telle manifestation de violence. Cela est très regrettable. Davantage parce que nous avons dû perdre des vies humaines », a déclaré le président Patrice Talon qui a ajouté, « Ma tristesse est immense et je présente ma profonde compassion aux familles éplorées »
Il faut dire le chef de l’exécutif béninois dans son discours, n’a jamais déploré les tirs à balles réelles contre les manifestants, bien au contraire, il a rendu hommage aux forces armées béninoises sur qui pèse la responsabilité des morts.
« De même, j’ai une pensée affective pour les agents des Forces de Défense et de Sécurité agressés ou blessés, et je salue leur sens du devoir et du sacrifice au service de la République et pour la protection des personnes et des biens », a lancé le président béninois à l’endroit des agents des Forces de Défense et de Sécurité.
Il faut dire cette reconnaissance officielle de morts enregistrés à l’issue des répressions des différentes manifestations post-électorales, va certainement ouvrir la voie à une enquête approfondie comme l’a réclamée l’Onu afin que les responsabilités soient situées.
B.N