Elle dénonce une barbarie militaire et compte saisir les organismes internationaux
A l’occasion d’une sortie médiatique tenue ce vendredi 3 mai au siège de la Résistance à Cotonou, l’opposition a fait le point des deux jours de manifestations (mercredi et jeudi) de la population qui s’était mobilisée dans la capitale économique et dans d’autres villes du pays, kandi notamment pour empêcher la tentative d’arrestation de l’ancien président Boni Yayi. 7 morts et plusieurs blessés dans le rang des civils durant ces deux jours d’échauffourées, c’est ce qu’on peut retenir du point de presse de l’opposition animé par le député Eric Houndété qui parle d’une barbarie orchestrée par la police et l’armée.
Pour le député Eric Houndété, après les déclarations policières suite à ces événements malheureux à Cotonou et dans plusieurs villes du pays, il urge pour l’opposition de se prononcer pour rétablir la véracité des faits.
A en croire le député , aucune manifestation de l’opposition n’était prévue ce mercredi 1er mai à Cotonou comme l’a insinué le ministre de l’intérieur pour justifier le déploiement des forces de l’ordre dans les entourages du domicile de l’ancien président Boni Yayi. C’est à ce déploiement policier inhabituel, explique Éric Houndété, qu’a répondu spontanément la population en se mobilisant massivement aux alentours du domicile de l’ex-président de la République.
» La population ayant vu en cette manœuvre une tentative d’arrestation de l’ancien Chef de l’État , s’est immédiatement mobilisée pour manifester sa colère. En réponse , et contre toute attente, le dispositif policier et militaire déployé aux abords de la résidence de l’ancien Président de la République, a été renforcé . La police et les éléments de l’armée aux ordres ont tiré à coup de gaz lacrymogène, sur les manifestants , sans réussir à les disperser. Cette situation a dégénéré et a conduit à des incidents malheureux à Cotonou et dans d’autres villes » , explique le conférencier qui ajoute que la barbarie militaire et policière qui a occasionné 5 morts à Cotonou, a été effectivement notée dans la nuit du mercredi 1er mai et dans la journée du jeudi 2 mai.
» Par ailleurs aux environs de 23 heures, l’armée a pris la relève de la police visiblement débordée. Profitant d’une coupure fantaisiste d’électricité, certainement provoquée dans les environs, les militaires ont tiré à balles réelles sur la foule amassée devant le portail de l’ancien Président de la République, causant de nombreuses victimes. Une femme enceinte a été mortellement atteinte , et un jeune homme gravement blessé , est aujourd’hui entre la vie et la mort…. Dans son élan despotique , le pouvoir a envoyé les militaires à la charge , le jeudi 02 mai 2019. Ils ont encore ouvert le feu sur des populations civiles non-armées; bilan : Des blessés graves et quatre morts dans le rang des populations aux alentours du domicile de l’ancien Chef de l’État, et dans d’autres localités, des arrestations à la pelle « , a détaillé l’honorable Eric Houndété qui précise qu’en plus des 5 morts enregistrés à Cotonou à l’occasion de ces deux jours de manifestations, il faut ajouter deux morts à Kandi.
Les forces de l’opposition qui condamnent avec fermeté ces actes de barbarie orchestrés sur la population, exigent de la part des organismes internationaux, des enquêtes et des sanctions contre le régime Talon.
» Les forces de l’opposition condamnent avec fermeté ces actes de barbarie et dénoncent l’usage d’armes à feu sur des populations civiles non-armées. Elles réclament une enquête sous la supervision des organismes internationaux, sur la mort des concitoyens tombés sous les balles du pouvoir de Monsieur Patrice Talon. Les forces de l’opposition ne manqueront pas de saisir , par les canaux appropriés , les instances internationales pour des sanctions ciblées contre des caciques et obligés du pouvoir, tant au niveau de l’armée que de la hiérarchie policière « , a indiqué le député Eric Houndété qui martèle que l’opposition ira jusqu’au bout dans sa résistance pour obtenir l’annulation des dernières élections législatives exclusives et empêcher l’installation d’une assemblée nationale monocolore.
B.N