A propos des tractations engagées à l’Assemblée Nationale béninoise pour le dénouement de la crise préélectorale, l’opposition au pouvoir du président Patrice Talon a réclamé l’arrêt du processus électoral. C’est à travers un point de presse donné ce mercredi 21 mars au siège du parti Force Cauri pour un Bénin Émergent (Fcbe).
Brieux Noureni
Au cours dudit point de presse, l’opposition recalée des prochaines élections législatives, faisant le point des négociations entamées avec les partis de la mouvance présidentielle et conduites par le président de l’Assemblée Nationale Adrien Houngbédji pour une sortie de crise, rejette aussi toute idée de révision de la constitution.
Selon, l’opposition dans une déclaration lue par le député Théophile Yarou des Fcbe, le document qui circule sur les réseaux sociaux faisant état d’un consensus retrouvé avec la classe politique pour une révision Constitution, ne l’engage aucunement.
“Ce document qui serait le fruit des réflexions d’un groupe de travail dont les travaux sont en cours ne constitue pas un consensus retrouvé avec la classe politique et témoigne par la même occasion du manque de sincérité des auteurs et commanditaires de telles manipulations…. L’opposition dit haut et fort non à la révision de la Constitution agitée par certains acteurs comme solution dans la crise et insiste sur la tenue à bonne date et dans les délais constitutionnels des élections législatives”, a martelé l’opposition qui exige “que le processus électoral soit suspendu pour témoigner de la bonne foi du Chef de l’Etat dans la recherche du consensus prôné”
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POINT DE PRESSE DE L’OPPOSITION SUR LA SITUATION POLITIQUE NATIONALE
Béninoises, béninois,
Chers compatriotes,
La crise électorale ouverte depuis le 1er février 2019 par l’introduction frauduleuse du certificat de conformité dont le dessin est d’exclure les partis de l’opposition des élections d’une part et d’autre part de repêcher les partis du chef de l’Etat qui jusque-là n’existaient dans aucun registre de l’Etat continue de défrayer la chronique.
Très tôt, le 19 février 2019, l’opposition dans une lettre adressée au chef de l’Etat lui proposait de convoquer la classe politique pour une recherche consensuelle de sortie de crise ; malheureusement le chef de l’Etat n’a pas cru devoir écouter les cris d’alarme de l’opposition et a choisi la voie de l’enfermement et du pourrissement de la situation.
Le 06 mars 2019 le Chef de l’état a donné l’impression de revenir sur la proposition de l’opposition faite depuis le 18 février 2019 en confiant la recherche de ce consensus au Président de l’Assemblée nationale.
L’opposition tout en dénonçant le caractère biaisé de la démarche du chef de l’Etat a jusque-là continué de prendre part aux discussions tout en rappelant ses préalables et la démarche qui convient en pareilles circonstances conformément au protocole additionnel de la CEDEAO sur la bonne gouvernance et autres textes dont le Bénin est signataire.
Mais curieusement depuis quelques heures, circule sur les réseaux sociaux un document faisant état d’un consensus retrouvé avec la classe politique et qui projette même la révision de notre Constitution. Ce document qui serait le fruit des réflexions d’un groupe de travail dont les travaux sont en cours ne constitue pas un consensus retrouvé avec la classe politique et témoigne par la même occasion du manque de sincérité des auteurs et commanditaires de telles manipulations.
Dans une correspondance adressée au chef de l’Etat ce lundi 17 mars, l’opposition a rappelé au chef de l’Etat en quoi devrait consister la recherche du consensus qu’il nous plait de repréciser ici :
Concertation de l’ensemble de la classe politique sous la facilitation d’une personnalité indépendante
la traduction du consensus en actes législatifs par la saisine de l’Assemblée nationale pour la prise de nouvelles lois dans le strict respect du consensus préalablement obtenu.
La prise d’actes réglementaires pour la mise en œuvre.
Au regard de tout ce qui précède, l’Opposition propose que :
– la recherche du consensus soit élargie au-delà de l’Assemblée nationale conformément au protocole additionnel de la CEDEAO dans un format de médiation assurée par une personnalité neutre ;
– le Chef de l’Etat instruise son Ministre de l’intérieur à l’effet de libérer les documents de formalisation et de mise en conformité aux partis politiques dont les dossiers de déclaration de constitution ont déjà été étudiés ;
– le Directeur général des impôts soit instruit à l’effet de libérer immédiatement les quitus fiscaux confisqués par ses services
– les propos du genre de ceux tenus par le Ministre de la Justice Monsieur Séverin QUENUM sur une station radio internationale qui contredit tant dans la forme que dans le fond les déclarations du Chef de l’Etat du 06 mars 2019, le mettant ainsi dans une posture de duplicité soit condamnés;
– que des instructions claires soient données à la majorité parlementaire réunie au sein du BMP, afin que la perception de double jeux qui est actuellement projetée des déclarations du Chef de l’Etat du 06 mars 2019, cesse d’être des obstacles préjudiciables à une sortie consensuelle et apaisée de cette crise et de cette impasse électorale qui commencent à trop agacer l’ensemble des béninois épris de paix et d’élections inclusives. Cette situation commence également par désoler l’opinion nationale et internationale.
– que le processus électoral soit suspendu pour témoigner de la bonne foi du Chef de l’Etat dans la recherche du consensus prôné.
Enfin, l’opposition dit haut et fort non à la révision de la Constitution agitée par certains acteurs comme solution dans la crise et insiste sur la tenue à bonne date et dans les délais constitutionnels des élections législatives.
Par ailleurs, les forces de l’opposition félicitent une fois encore le peuple béninois pour sa mobilisation et l’attention portée sur le dénouement de cette crise tout en lui promettant de continuer à porter ses légitimes aspirations.
Vive les forces de l’opposition
Vive la démocratie
Vive le Bénin
Nous vous remercions