A quelques mois de la présidentielle de 2021, le président béninois Patrice Talon a entamé le jeudi 12 novembre, une tournée nationale pour dit-il, aller à la rencontre des populations à qui il compte soumettre ses actions pour évaluation. La tournée du président béninois a débuté à Savè puis à Tchaorou, deux fiefs de l’opposition réputés lui être hostiles et théâtre de violences meurtrières lors des élections législatives exclusives de 2019. Dans la ville de Parakou, métropole du nord et aussi considérée comme étant le bastion de l’opposition, où il a bouclé la première journée de sa tournée, Patrice Talon dont le quinquennat a été secoué par une crise sociopolitique aiguë, a lancé une demande de réconciliation entre lui et son prédécesseur Boni Yayi, l’un des principaux meneurs de l’opposition.
En effet, dans la cité des Kobourou, le chef de l’exécutif béninois a demandé aux sages et notables qu’il a rencontrés de travailler pour « sa réconciliation avec Yayi ».
« Je vous demande , vous , sages et notables de Parakou à travailler à ma réconciliation avec mon aîné Yayi », a déclaré le président béninois avant d’ajouter : » Boni Yayi et moi étions comme de petit frère et grand frère ».
A Tchaorou, fief et ville d’origine de l’ancien président Boni Yayi, Patrice Talon a déjà lancé un message dans le sens de la réconciliation et de l’unité des filles et fils du pays.
« Je veux vous dire que l’heure de la réconciliation a sonné. Moi, j’ai pardonné, la République a pardonné, l’Etat a pardonné. C’est à vous de pardonner maintenant », avait déjà lancé le chef de l’Etat béninois.
La présidentielle de 2021 qui s’annonce exclusive avec le blocus du parrainage, fait présager tous les risques d’instabilité sur le pays, surtout avec une opposition très revancharde qui exigeant un scrutin ouvert à tous, ne compte pas se laisser faire comme lors des législatives de 2019. Conscient de la situation, le président Patrice Talon, probablement candidat à sa propre succession, qui par anticipation, joue la carte de l’apaisement pour une présidentielle sans heurts, veut bien compter sur son prédécesseur, celui-là même qui l’a toujours considéré comme ennemi juré et qui se pose en figure de proue du principal parti de l’opposition, Les Démocrates.
Toujours marqué par l’affaire de tentative d’empoisonnement dans laquelle il a accusé son successeur, même s’il l’a après pardonné, assommé par sa mise en résidence surveillée pendant 50 jours suite aux manifestations meurtrières post-electorales du 1er et 2 mai 2019 et obligé de claquer la porte de son parti Fcbe, qu’il pense être désormais entre les mains d’un « groupe illégitime » pro-Talon, va-t-il accorder une suite favorable à cette demande de réconciliation que lui a adressée son grand ami et allié d’hier ?
Affaire à suivre…
Brieux Noureni