Alors que les mesures de restrictions dans le cadre de la croisade contre le Covid-19 ne sont pas encore totalement levées et que les cas de contamination à cette pandémie meurtrière continuent d’être enregistrés, l’Agence nationale d’identification des personnes (Anip) décide de se mettre en marge de ces défis sanitaires en exposant les populations à la mort.
Ce qui se passe sur le terrain sort de l’entendement et démontre la mauvaise foi des responsables des l’Anip à ne pas opter pour l’innovation à un moment où la technologie offre d’énormes possibilités.
Le parcours de combattant pour les citoyens
A quoi servent les différentes opérations de biométrisation de l’identification des personnes physiques menées à coût de milliards depuis l’ancien régime et quelle est l’utilité de la réforme conduite actuellement par l’Anip si celle-ci doit continuer à faire subir des tracasseries aux citoyens ?
Autant d’interrogations que bon nombre de Béninois se posent.
A l’Agence dirigée par Cyrille Gougnédji, il semble bien que l’amateurisme et l’improvisation sont érigés en mode de gouvernance. En effet, pour les citoyens demandeurs de la fameuse carte d’identité biométrique, c’est la croix et la bannière. Alors que les béninois s’attendaient à ce que la nouvelle réforme de biométrisation de l’identification des personnes physiques annoncée à grands cris, conduise à la célérité des services offerts aux citoyens ( la délivrance de la carte d’identité biométrique notamment), les responsables de l’Anip ont choisi évoluer dans l’archaïsme. Enregistrement des données personnelles des citoyens à la main (à quoi aurait servi le Ravip) ; demande photos, etc. Conséquence, une longue file d’attente en pleine crise sanitaire du Coronavirus qui désenchante les populations. Ceux qui ont eu la chance de passer l’épreuve des nerfs de l’enregistrement doivent rebrousser chemin et attendre un mois avant d’espérer que le certificat d’identification personnel et l’acte de naissance sécurisé. Pour espérer enfin avoir le précieux sésame, il faut attendre encore longtemps. Peut-être avant la venue des coquecigrues. Sur ce long chemin de la croix, le risque de contracter le Covid-19 est bien grand. Tout porte à croire que l’Anip est sans moyen et que Cotonou est la seule ville du pays où l’Agence est fonctionnelle. Beaucoup de citoyens rencontrés sur le terrain témoignent en effet avoir quitté d’autres villes pour la Direction de l’Anip à Cotonou. Et pourtant, un budget conséquent a été mis à la disposition de l’Anip et il a été annoncé à travers plusieurs communications que l’Agence a déconcentré ses services dans les autres villes du pays. Tout ceci devrait servir à mieux faire les choses. Mais hélàs !
Julienne Tabé